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CHAPITRE PREMIER.

tent double quand on se bat, elles comptent triple quand on négocie ; il faut manœuvrer aussi vite que les passions d’un peuple en ébullition.

Nous n’eûmes pas deux pensées, M. de Fontenay et moi ; il m’associa à tout, nous agîmes en commun sous l’inspiration de son grand sens et de son expérience. La situation complexe de la cour de Naples, les conseils secrets ou nous fûmes appelés et les négociations confidentielles avec les chefs de partis et avec les membres les plus influents du parlement, rendaient notre action très-intéressante, quelquefois périlleuse et dramatique. J’en ai rendu compte dans la partie politique de mes œuvres complètes intitulée : Mémoires politiques, qui paraîtront cette année. Je ne traite dans ces confidences que de cette partie intime qui touche seulement au cœur et qui n’intéresse que la famille et les amis. Glissons donc.

XIII

Pour soustraire ma femme et sa mère aux convulsions de la capitale en révolution, j’avais loué, dans l’île d’Ischia, à quelques lieues en mer, une charmante habitation, appelée la Sentinella, que l’on voit encore pyramider au sommet d’un cap avancé de l’île, quand on débouche du golfe de Gaëte dans le golfe de Naples, non loin de la côte