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FIOR D’ALIZA.

les deux portes grillées du cachot et de le faire évader vers la mer, quand on saurait son jugement par les juges de Lucques :

CC

— Oh ! cela, s’écria-t-il, jamais ! jamais ! Je ne limerai pas ma chaîne, je ne m’évaderai pas de la prison en te laissant derrière moi prisonnière a ma place, et punie pour la complicité dans l’évasion d’un homicide ; je ne me sauverai pas du duché avec toi, en enlevant en toi la seule nourricière et la seule consolation de nos deux pauvres vieux, avec leur chien, dans la montagne. Non, non, je mourrai plutôt mille fois pour un faux crime, que de vivre par un vrai crime dont toi et eux vous seriez punis à jamais pour moi ! Pourquoi donc est-ce que je voudrais vivre et comment donc pourrais-je vivre alors, puisque je ne regrette rien que toi et eux dans ce bas monde, et qu’en me sauvant c’est toi et eux que j’aurai sacrifiés et perdus ?

CCI

Je n’avais pas pensé à cela, monsieur, et, tout en déplorant qu’il ne voulût pas suivre mon idée de le faire sau-