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CHAPITRE IX.

CCLI

l’entrai dans le préau et je courus dans la loge d’Hyeronimo ; le père Hilario y était déjà, il était venu lui annoncer que tout espoir de grâce était perdu par l’absence du prince qui voulait chasser le faisan en Bohême, et que le jour de la mort était fixé à trois jours de là pour le condamné ; il recevait sa dernière confession et la promesse de lui apporter le sacrement du mariage et le sacrement de l’eucharistie avec celui de l’extrême-onction, la veille de sa mort. Puis, se tournant vers moi à demi morte :

— Je vous laisse ensemble, me dit-il ; mes deux enfants, demain, avant la nuit, vous serez unis pour un jour et séparés le jour suivant pour un peu de temps ! Que l’éternité vous console du jour qui passe ! Je vais annoncer le désespoir a vos pauvres parents ! Fior d’Aliza, venez avec moi pour qu’ils ne meurent pas sous le coup ; vous leur resterez, n’est-ce pas ? et le souvenir d’Hyeronimo revivra pour eux en vous.