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CHAPITRE PREMIER.

sée de : la marquise de La Pierre, sa veuve, et de quatre filles d’une beauté remarquable et d’un caractère accompli : l’une a épousé le marquis de Grimaldi, aide de camp du roi Charles-Albert ; trois autres vivent à Turin dans la pratique de toutes les vertus pieuses. Après le renversement de 1815, le marquis de La Pierre, fit des démarches auprès du roi de Sardaigne afin d’obtenir des indemnités pour ses biens confisqués pendant la Révolution. Les négociations ne furent terminées qu’après sa mort, mais en 1819 sa veuve revint à Chambéry avec sa belle famille, chercher quelques débris de son antique opulence. Mademoiselle B***, que je devais épouser, presque inséparable de ses amies, profita de cette circonstance pour venir, avec sa mère, rejoindre la marquise de La Pierre et visiter le continent. Elle se fixa avec sa mère, à Chambéry, dans la maison de ses amies, comme une cinquième fille de cette charmante famille.

V

Cette famille, respectée et recherchée de tous les étrangers de la ville et de la campagne, devint le centre d’une société de tout âge, composée de ce qu’il y avait de plus respectable, de plus brillant et de plus aimable dans le pays. C’est ainsi que j’avais connu celle qui devait être ma femme. Mademoiselle B*** aimait passionnément la