Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 5.djvu/129

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Premier rayon du ciel vu dans des yeux de femmes,
Premier foyer d’une âme où s’allument nos âmes,
Premiers bruits de baisers au cœur retentissants !
Adieux, retours, départs pour de lointaines rives,
Mémoire qui revient pendant les nuits pensives
À ce foyer des cœurs, univers des absents !

Ah ! que tout fils dise anathème
À l’insensé qui vous blasphème !
Rêveur du groupe universel,
Qu’il embrasse, au lieu de sa mère,
Sa froide et stoïque chimère
Qui n’a ni cœur, ni lait, ni sel !

Du foyer proscrit volontaire,
Qu’il cherche en vain sur cette terre
Un père au visage attendri ;
Que tout foyer lui soit de glace,
Et qu’il change à jamais de place
Sans qu’aucun lieu lui lette un cri !