Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/333

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mère ; vous avez raison de l’aimer, car il a tout pour plaire : c’est votre cousin ; vous êtes du même sang, presque du même âge ; jamais il ne pourra trouver un meilleur parti que vous. Mais laissez-moi d’abord parler à sa mère, que je lui apprenne votre sexe ; attendons jusqu’à demain. Quand elle viendra chez moi, comme de coutume, je l’instruirai de tout ; nous arrangerons votre mariage, et nous partirons ensemble. »

Le lendemain, elle se mit à lui peigner les cheveux à l’heure à laquelle venait ordinairement la mère de Kaled ; et quand celle-ci, entrant dans la tente, lui eut demandé quelle était cette belle fille, elle lui raconta l’histoire de Djida, et la volonté de son père de la laisser cachée sous des habits d’homme. — « Je vous découvre ce secret, ajouta-t-elle, parce que je veux la donner en mariage à votre fils. — J’y consens volontiers, répondit la mère de Kaled. Quel honneur pour mon fils de posséder cette beauté unique ! » — Puis, allant trouver Kaled, elle lui raconta cette histoire, affirmant qu’il n’existait pas une femme dont la beauté pût être comparée à celle de sa cousine. « Allez donc, lui dit-elle, la demander en mariage à votre oncle ; et s’il veut bien vous l’accorder, vous serez le plus heureux des mortels. »

» — J’étais décidé, répondit son fils, à ne plus me séparer de mon cousin Giaudar, tant je lui étais attaché ; mais puisque c’est une fille, je ne veux plus rien avoir de commun avec elle ; je préfère la société des guerriers, les combats, la chasse aux éléphants et aux lions ; à la possession de la beauté. Qu’il ne soit donc plus question de ce ma-