riage ; car je veux partir à l’instant même. » — En effet, il ordonna les préparatifs du départ, et fut prendre congé de son oncle, qui lui demanda ce qui le pressait tant, le priant de rester quelques jours de plus. — « Impossible, répondit Kaled ; ma tribu est sans chef ; il faut que j’y retourne. » À ces mots, il se mit en route avec sa mère, qui avait fait ses adieux à celle de Djida, et l’avait instruite de sa conversation avec son fils.
En apprenant le refus de son cousin, Djida se livra à la plus vive douleur, ne pouvant ni manger ni dormir, tant était grande sa passion pour Kaled. Son père, la voyant en cet état, la crut malade, et cessa de l’emmener avec lui dans ses excursions. Un jour qu’il était allé au loin surprendre une tribu ennemie, elle dit à sa mère : — « Je ne veux pas mourir pour une personne qui m’a traitée avec si peu d’égards ; avec l’aide de la Providence, je saurai à mon tour lui faire éprouver toutes les souffrances, même celle de l’amour. » Puis, se levant avec la fureur d’une lionne, elle monta à cheval, disant à sa mère qu’elle allait à la chasse, et partit pour la tribu de son cousin, sous le costume d’un Bédouin de Kégiaz. Elle fut loger chez un des chefs, qui l’ayant prise pour un guerrier, la reçut de son mieux. Le lendemain, elle se présenta à l’exercice militaire commandé par son cousin, et commença avec lui une lutte qui dura jusqu’à midi. Le combat de ces deux héros fit l’admiration de tous les spectateurs. Kaled, étonné au dernier point de rencontrer un guerrier qui pût lui tenir tète, ordonna d’avoir pour lui tous les égards possibles. Le lendemain revit la même lutte, qui continua le troisième et le quatrième jour. Pendant tout ce temps, Kaled fit l’impos-