sible pour connaître cet étranger, sans pouvoir y réussir. Le quatrième jour, le combat dura jusqu’au soir, sans que, pendant tout ce temps, l’un pût parvenir à blesser l’autre ; quand il fut terminé, Kaled dit à son adversaire : « Au nom du Dieu qui vous a donné tant de vaillance, faites-moi connaître votre pays et votre tribu. » — Alors Djida, levant son masque, lui dit : « Je suis celle qui, éprise de vous, voulait vous épouser, et que vous avez refusée, préférant, avez-vous dit, à la possession d’une femme, les combats et la chasse. Je suis venue pour vous faire connaître la bravoure et le courage de celle que vous avez repoussée. » Après ces paroles, elle remit son masque et revint chez elle, laissant Kaled triste, irrésolu, sans force et sans courage, et tellement épris qu’il finit par en perdre connaissance. Quand il revint à lui, son goût pour la guerre et la chasse des bêtes féroces avait fait place à l’amour ; il rentra chez lui, et fit part à sa mère de ce changement subit, en lui racontant son combat avec sa cousine. « Vous méritez ce qui vous arrive, lui répondit-elle ; vous n’avez pas voulu me croire autrefois ; votre cousine a agi comme elle le devait, en vous punissant de votre fierté à son égard. » Kaled lui ayant fait remarquer qu’il n’était pas en état de supporter ses reproches et qu’il avait plutôt besoin de compassion, la supplia d’aller demander sa cousine pour lui. Elle partit aussitôt pour la tribu de Djida, tourmentée pour son fils, qu’elle laissait dans un état déplorable.
Quant à Djida, après s’être fait connaître à son cousin, elle revint chez elle. Sa mère était inquiète de son absence ; elle lui conta son aventure, et l’étonna par le récit de tant de bravoure. Trois jours après son retour, arriva la mère de