Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/361

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« Venez me délivrer, mes cousins ; ou du moins instruisez Antar de ma triste position.

» Mes peines ont épuisé mes forces ; tous les malheurs m’accablent depuis que je suis loin du lion.

» Un vent léger suffisait pour me rendre malade ; jugez de ce que j’éprouve dans l’état de souffrance où je suis réduite !

» Ma patience est à sa fin ; mes ennemis doivent être contents. Que d’humiliations depuis que j’ai perdu le héros de mon cœur !

» Ah ! s’il est possible, rapprochez-moi d’Antar : le lion peut seul protéger la gazelle !

» Mes malheurs attendriraient des rochers. »

Antar, sans vouloir en entendre davantage, partit à l’instant, et, après de longs et sanglants combats, parvint à délivrer Ablla.