Carwash, on n’a jamais vu un cheval comme Dahis, celui de mon allié Cais. On chercherait en vain son égal ; il effraye par sa rapidité ceux qui le voient courir. Il chasse le chagrin de l’esprit de celui qui le regarde, et il protége comme une tour celui qui le monte. » Carwash ne s’en tint pas là, et il continua à louer le cheval Dahis, en employant des termes si pompeux et si brillants, que tous ceux de la tribu de Fazarah et de la famille de Zyad sentirent leur cœur se gonfler de colère. « L’entendez-vous, mon frère ? dit Haml à Hadifah. Allons, en voilà bien assez, ajouta-t-il en se tournant du côté de Carwash. Tout ce que vous venez de dire là au sujet de Dahis n’a pas le sens commun ; car en ce moment il n’y a ni de meilleurs ni de plus beaux chevaux que les miens ou ceux de mon frère. » Après ces mots, il ordonna à ses esclaves de faire passer ses chevaux devant Carwash ; ce qui fut fait : « Allons, Carwash, regarde ici ce cheval. — Il ne vaut pas les herbes sèches qu’on lui donne, » dit l’autre. Alors on fit passer ceux de Hadifah, parmi lesquels étaient une jument nommée Ghabra et un étalon appelé Marik. « Eh bien ! reprit alors Hadifah, regarde donc ceux-ci. — Ils ne valent pas les herbes sèches dont on les nourrit, » répéta Carwash. Hadifah, outré de dépit en entendant ces paroles, s’écria : « Quoi ! pas même Ghabra ? — Pas même Ghabra ni tous les chevaux de la terre, répéta Carwash. — Voulez-vous faire un pari pour le roi Cais ? — Oui, dit Carwash : que Dahis battra tous les chevaux de la tribu de Fazarah, quand on lui mettrait même un quintal de pierres sur le dos. » Ils se disputèrent longtemps à ce sujet, l’un disant oui, l’autre non, jusqu’à ce que Hadifah mit fin à cette altercation en disant : « Eh bien, soit ; que le vainqueur prenne du vaincu autant de chameaux et
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