Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/378

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donne ma protection, par la foi d’un noble Arabe ! » À ces paroles, l’esclave s’arrêta. « As-tu l’intention de vendre ce cheval ? dit le roi Cais ; dans ce cas, tu as rencontré le plus curieux des acheteurs de tous les guerriers arabes. — Je ne veux point le vendre, monseigneur, répondit l’Arabe, à moins que son prix ne soit la restitution de tout le butin. — Je vous l’achète, » dit aussitôt Cais ; et il tendit la main à l’Arabe pour confirmer le marché. L’esclave consentit ; et étant descendu de dessus le jeune cheval, il le livra au roi Cais, qui, plein de joie de voir ses souhaits accomplis, sauta dessus, et alla retrouver les Absiens, auxquels il ordonna de restituer tout le butin qu’ils avaient fait : ce qui fut exécuté strictement.

Le roi Cais, enchanté du succès de son entreprise et d’être devenu possesseur de Dahis, retourna chez lui. La passion qu’il avait pour ce cheval était telle, qu’il le pansait et lui donnait la nourriture de ses propres mains.

Sitôt que Hadifah, chef de la tribu de Fazarah, sut que Cais possédait Dahis, la jalousie entra dans son cœur. De concert avec d’autres chefs, il médita la mort de ce beau cheval…

Il arriva dans ce temps que Hadifah donna une grande fête. Carwash, parent du roi Cais, y assistait. À la fin du repas, et quand le vin circulait abondamment autour de la table, la conversation tomba sur les plus fameux chefs de ce temps. Ce sujet épuisé, les convives commencèrent à parler de ceux de leurs chevaux qui avaient le plus de célébrité, puis des courses qui se font dans le désert : « Parents, dit