qui n’ait été une espérance pour ses ennemis. C’est la politique du désespoir. Elle est aveugle et criminelle comme lui.
XXII
On en vit, en ce moment, un exemple. La Fayette résigna le commandement de la garde nationale entre les mains du conseil général de la commune. Il respira dans cette séance un dernier souffle de la faveur publique : après qu’il fut sorti de la salle, on délibéra sur le témoignage de reconnaissance et de regrets que lui donnerait la ville de Paris. Le général adressa une lettre d’adieu à l’armée civique. Il feignait de croire que la constitution achevée fermait l’ère de la Révolution, et le rendait comme Washington au rôle de simple citoyen d’un pays libre et pacifié. « Les jours de la Révolution, disait-il dans cette lettre, font place à ceux d’une organisation régulière, à cause de la liberté et de la prospérité qu’elle garantit. Je dois maintenant à ma patrie de lui remettre, sans réserve, tout ce qu’elle m’a donné de force et d’influence pour la défendre pendant les convulsions qui l’ont agitée : c’est ma seule ambition. Gardez-vous cependant de croire, ajouta-t-il en finissant, que tous les genres de despotisme soient détruits. » Et il signalait quelques-uns des excès et des périls où la liberté pouvait tomber à ses premiers pas.
Cette lettre fut accueillie avec un reste d’enthousiasme