Aller au contenu

Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 9.djvu/465

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait mises dans sa main, et dont il ne pouvait faire usage sans se blesser lui-même. Les Girondins se vengeaient de sa résistance en lui imposant la guerre contre les princes qui étaient ses frères, et contre l’empereur qu’ils supposaient son complice.

Les pamphlétaires et les journalistes jacobins agitaient sans cesse devant le peuple ces deux veto comme des actes de trahison. Les troubles de la Vendée étaient imputés à cette complicité secrète du roi avec un clergé rebelle. En vain le département de Paris, composé d’hommes respectueux pour les consciences, tels que M. de Talleyrand, M. de La Rochefoucauld et M. de Beaumetz, présentait-il au roi une pétition où les vrais principes de la liberté protestaient contre l’arbitraire de l’inquisition révolutionnaire ; des contre-pétitions arrivaient en foule des départements.

Depuis plusieurs mois, l’état du royaume répondait à l’état de Paris. Tout était bruit, trouble, dénonciation, émeute dans les départements. Chaque courrier apportait ses scandales, ses pétitions séditieuses, ses émeutes, ses assassinats. Les clubs établissaient autant de foyers de résistance à la constitution qu’il y avait de communes dans l’empire. La guerre civile, couvant dans la Vendée, éclatait par des massacres à Avignon.


V

Cette ville et le Comtat, réunis à la France par le dernier décret de l’Assemblée constituante, étaient restés depuis