Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/13

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contre les murs, les mousses verdâtres qui s’y attachent et qui donnent aux soubassements l’apparence du vert antique, les murmures et les ronflements de la chute du ruisseau impatient de jaillir de l’écluse, les scintillements de ses gouttes écumeuses à travers les branches et sur les feuilles trempées des vernes, les rideaux de peupliers et de platanes qui ont poussé d’eux-mêmes les pieds dans le ruisseau et qui entre-croisent leurs rameaux de diverses teintes sur le toit de tuiles rouges comme un second toit, la cavité au flanc de la maison d’où le moyeu tend la roue à l’écluse et qui ressemble à une grotte sombre voilée de brume, le colombier qu’il a fallu ajouter ensuite au moulin, parce que le pigeon suit le grain qui tombe ; la tour carrée qu’il a fallu élever d’un étage au dessus du toit de la maison, pour que les ramiers reconnussent de loin leur repaire au-dessus des arbres ; le sentier tournant qu’il a fallu tracer à la pioche sur les flancs du mamelon dans le sable jaune pour que les ânes et les chars des hameaux voisins le gravissent sans peine avec leurs sacs ; la poussière du blé vanné qui sort de la fenêtre ; la fumée bleue qui rampe du toit entre les cimes des peupliers, les chèvres qui broutent, les pieds