Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/229

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Moi. — Mais chacun doit se faire sa prière à soi-même, Claude, car les besoins de l’un ne sont pas ceux de l’autre. Quelles prières faisiez-vous le plus habituellement pour vous ?

Lui. — Oh ! c’était aussi différent que le jour est différent de la nuit ; c’était selon l’heure, le vent, le soleil, la pluie, selon l’impression que je ressentais en moi de toutes choses ; c’était plutôt une conversation qu’une prière je respirais tout haut, voilà tout.

Moi. — Et que demandiez-vous le plus souvent dans vos prières ?

Lui. — Ah ! monsieur, vous le savez bien sans que je vous le dise je demandais d’abord le pain et la paix du cœur pour ma mère, mon frère, ma sœur et pour Denise ; que le bon Dieu les visitât aux Huttes nuit et jour, et qu’il répandît une bénédiction sur chacun de leurs jours ! Surtout qu’ils n’eussent pas de chagrin à cause de moi.

Moi. — Et pour vous, qu’est-ce que vous demandiez ?