Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/256

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mande à son lit de mort ? Peut-être qu’ils ont plus de bouches à nourrir à la maison qu’ils n’ont de bras pour piocher, pour semer et pour moissonner ? Peut être qu’ils ont besoin d’un ouvrier, qu’ils n’ont point de gages à donner à un valet ou à une servante, et qu’ils disent entre eux : — Ah ! si Claude était là ! — Il me semblait les entendre, monsieur, tout comme s’ils avaient parlé à côté de moi, à mon oreille.

VIII.

À la fin, sans m’en rendre bien compte à moi-même, je me rapprochai insensiblement du pays. Je vins travailler de Toulon à Bercelonnette dans les Basses-Alpes, puis à Grenoble, puis aux carrières de Vienne en Dauphiné, puis aux carrières du Courson sur la Saône, où l’on taille des pierres pour la ville de Lyon, puis à Belleville, puis à Ville-franche en Beaujolais, puis à Mâcon, d’où l’on voit les revers des montagnes où sont les Huttes, noircies le soir comme un mur à moitié dé-