Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/257

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moli, contre le ciel. Ah ! une fois que je fus là, je retenais bien encore mes pieds par ma volonté, monsieur, mais je ne pouvais plus retenir mes yeux. Aussitôt que je les levais de dessus ma pierre de taille, ils voyageaient d’eux-mêmes vers ces montagnes. C’était si dur, monsieur, de me dire : Dans sept heures de marche tu te contenterais, tu serais où tu voudrais être, tu verrais ce que tu veux voir ! Eh bien, non ! tu n’iras pas, tu te borneras à regarder de loin ton pays ! On ne saura pas encore que tu en es et que tu as passé si près d’eux !

IX.

Vous me direz : Mais vous ne donniez donc aucune nouvelle de vous, et vous ne receviez donc aucune nouvelle des autres ! D’abord, monsieur, ni moi ni personne de la maison nous ne savions lire ou écrire et puis je n’avais jamais rencontré un garçon de la montagne dans les chantiers qui pût me dire ceci ou cela du pays. Ensuite, faut-il vous le dire ? tout en désirant tant savoir ce qui était arrivé depuis mon tour de France à la maison,