Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/304

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robe et la coiffe de noces à Denise, et elles lui essayaient tout le jour tantôt ceci, tantôt cela. Vous auriez entendu jaboter et rire dans la maison du matin au soir.

V.

Moi, monsieur, je riais un moment avec eux, et puis je redescendais travailler, mais sans tenir longtemps au travail depuis les derniers jours. Mon cœur était trop avec Denise. Pourtant j’avais préparé aussi une surprise à la noce et un bouquet, comme on dit, au feu d’artifice de la Saint-Jean, qu’on a coutume d’allumer sur nos montagnes la veille de cette fête, et un coup de boîte plus fort que ceux qu’on tire chez nous aux noces en signe de réjouissance. Je travaillais secrètement depuis huit jours à creuser une mine comme j’en avais vu creuser dans les rochers de Toulon, capable de faire sauter toute la voûte sous les sapins de ma carrière, et de me donner sans peine des matériaux pour tailler pendant plus de six mois.

Je n’en avais rien dit à personne, pas même à