Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/305

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Denise, pour que ça partît à la fin du repas des noces, et que chacun à une lieue de là, sur les montagnes et dans la vallée, dît en l’entendant éclater : Voilà le coup de noce du tailleur de pierre. Je l’avais remplie d’un demi-quintal de poudre bien bourrée avec de la sciure de pierre par-dessus. De peur de malheur j’y avais attaché une mèche qui brûlait lentement et que j’avais recouverte de gravier, de poussière et d’herbe sèche, pour que les pieds des bêtes ne la dérangeassent pas. Il n’y avait que moi qui connusse la touffe d’orties où le bout de la mèche était enroulé en sortant de terre près de la carrière, au bord du chemin.

VI.

Le matin de la veille des noces, j’allai encore à la carrière pour ne pas me casser les bras, comme on dit ; je donnai quelques coups de pic et de levier dans mes pierres, je visitai ma mèche, je préparai mon amadou avec une traînée de poudre arrivant jusqu’au chemin, et je me dis en remontant : Tu battras le briquet, la poudre prendra feu, l’a-