Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/310

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filles s’approchaient d’abord du chemin où j’avais semé mon amorce sur mon amadou le matin. Une étincelle emportée par le vent suffisait pour allumer la mèche et pour faire sauter le rocher sur la caverne où était Denise !

Hélas ! monsieur, je pensais trop tard. Je n’avais pas eu le temps de décoller ma langue de mon palais et d’étendre la main vers Denise, qu’un coup de tonnerre souterrain éclata sous ses pieds, et que je la vis lancée avec ses deux petits enfants encore à son cou à la hauteur de la tête du sapin, et retomber au-dessus d’un nuage de fumée comme une sainte descendant du ciel, s’engloutir avec eux dans la voûte qui venait de s’entrouvrir et de se refermer avec le bruit de l’écroulement du monde sur elle !… Grand Dieu ! que ne se referma-t-il du même coup sur moi !

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Je ne pus retenir un cri d’horreur et une larme de pitié.

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