notoires, venaient habiter à certaines époques, et parfois durant toute l’année. Voici un manoir où loge Robert Evroult en 1306, et qu’il veut transformer en hospice ; il est situé non loin de l’hôtel appartenant à la famille de Jean de Dormans, et à côté d’un autre domaine qualifié la Drappière de la Chapelle. Parmi ces personnes notoires auxquelles nous faisons allusion, qui possèdent des maisons ou des terres à la Chapelle, plusieurs portent des noms connus dans l’histoire de Paris, notamment la famille Pigalle, de laquelle on fait descendre le célèbre sculpteur ; les Mansart et les Hardouin ; le poète Chapelle ; l’historien Eudes de Mézeray ; Sébastien Slodtz ; Mercier de la Jonchère ; Mlle Jouvin de Rochefort ; et le graveur De Bucourt, dont le père était procureur fiscal de la seigneurie et habitait dans la rue Marcadet une petite maison qui passa ensuite au gracieux artiste.
Dès le début de la Révolution, la Chapelle fut mise en évidence par le fameux mémoire de Darigrand sur les exactions et les abus commis par les Fermiers généraux contre les banlieues parisiennes ; mémoire qui partit de notre localité puisque ce fut elle qui pria l’auteur de le rédiger, et qui servit en grande partie à l’établissement des cahiers aux États Généraux présentés par les communes de la périphérie. Il est vrai de dire, néanmoins, que ceux-là même qui avaient commandé cette protestation se livraient, peut-être à titre de représailles, à une contrebande effrénée, qui s’expliquait d’ailleurs par la proximité de la capitale et la facilité des communications, mais qui amena la grave affaire des Massacres de la Chapelle, dont nous venons de parler. Cette formule dramatique, établie par le lyrisme du temps, était sensiblement exagérée, les massacres en question se réduisant seulement à la mort de deux ou trois personnes, arrivée à la suite des fusillades du 24 jan-
