sa vente aux Halles. C’est certainement par ce chemin qu’arrivaient les 5.000 harengs que les religieuses de Montmartre avaient le droit de prendre gratuitement tous les ans, à Boulogne-sur-Mer, en vertu d’une donation de la reine d’Angleterre, Mathilde, sœur du comte de Boulogne, donation datant de l’année 1144[1].
Le chemin des Poissonniers, qui avait aussi porté les noms de chemin de Saint-Denis, de chemin Puquetière, puis de chemin de Franciade pendant la Révolution, remontait à la plus haute antiquité.
L’archéologue Théodore Vacquer nous apprend que cette voie était encore usitée pour le transport de la marée jusqu’en 1844 ou 1845, et peut-être jusque vers 185o, c’est-à-dire jusqu’à l’époque du transport par chemin de fer ; elle se continuait dans Paris par le faubourg Poissonnière, la rue Poissonnière, la rue Montorgueil, et elle aurait abouti dans le principe, à la Seine, vers l’endroit où prend naissance la rue des Lavandières. C’était, ajoute Vacquer, l’ancien chemin gaulois, parallèle à la voie romaine allant à Pontoise et dans la haute Normandie, il passait à Catuliacum et près de Pierrelaye, comme la voie romaine de la rue Saint-Martin, de la rue Philippe-de-Girard et de la chapelle-Saint-Denis, qui n’en était que la régularisation.
Le chemin des Poissonniers, dit encore ce savant, « est d’une ancienneté considérable >, ancien chemin gaulois, il dédoublait la voie militaire romaine et était réservé aux transports vulgaires et encombrants[2].
Pour ce qui est de l’étymologie du vocable de la Goutte