Il ne s’agit ici, on le voit, que de la location d’un terrain, et nous ne saurions dire si, réellement, le moulin fut édifié. En ce qui concerne son emplacement, nous pensons que la formule : « au dessoubz des moulins à vent de costé de Montmartre » rapprochée de la mention relative à la chaussée de Paris à la Chapelle, doit se comprendre par : au-dessous des moulins à vent situés du côté de Montmartre, c’est-à-dire des Couronnes, qui étaient, en effet, de ce côté, et qui, sans doute, existaient déjà, étant donnée l’admirable situation de la butte.
Dans le plan de Jean Le Maistre, de Lyon, dressé en 1570 pour la description de la bataille de Saint-Denis, en 1567, se voit un moulin à vent à gauche du chemin de Saint-Denis en sortant de Paris, entre Montmartre et la Chapelle, dans un endroit semblant rapproché de la pente douce de la butte des Couronnes à sa descente vers ce chemin. Peut-être est-ce là le moulin de Vincent de Feurnes ? C’est vraisemblablement, dans tous les cas, l’un des moulins de la butte des Couronnes[1].
Voici encore un moulin situé au même endroit :
Le 18 juin 1646, Adrien Chanu, boulanger, et sa femme, vendent au couvent de Saint-Lazare, représenté par « Vénérable et discrette personne, M. Vincent de Paul, supérieur général de la Congrégation des prestres de la Mission », le moulin à vent appelé le moulin du bonnet vert, « assis sur la chaussée Saint-Denis », garni de ses tournants, travaillants et ustensiles, en la censive de Saint-Lazare.
Trente-deux ans plus tard on retrouve le même moulin, flanqué d’un autre à ses côtés, tous deux situés à la butte des Couronnes :
Le 16 mai 1678, en effet, Mre François Leschassier, doc-
- ↑ Le plan de Jean Le Maistre, de Lyon, est la propriété de M. Victor Perrot, président de la Société du Vieux-Montmartre.
