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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

et les noms des habitants à cette époque, parmi lesquels beaucoup de familles se retrouvent encore à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe. Un certain nombre des rues qui y sont indiquées, — tout en continuant à appartenir à la localité, —- furent englobées plus tard, en 1724, dans les limites des faubourgs de Paris, avec apposition des inscriptions bien connues du bornage de cette époque, et jusqu’au moment où, en 1790, toute la partie du faubourg parisien située entre l’enceinte des Fermiers généraux, c’est-à-dire le boulevard extérieur actuel, et les premières rues du village : Marcadet et Riquet, fut incorporée à la commune de la Chapelle, considérablement agrandie par cette annexion.

De cette enceinte des Fermiers généraux, dont l’édification, dès 1785, causa une assez grande perturbation dans les terrains en bordure, trois barrières plus ou moins monumentales permettaient, au regard de la Chapelle, l’entrée ou la sortie de Paris : les barrières des Poissonniers, de Saint-Denis et des Vertus.

Parmi les terrains annexés en 1790 dont il vient d’être question, se trouvait cette région curieuse, dite la Butte des Couronnes ou des Cinq Moulins, que l’on pourrait qualifier le Petit Montmartre, et dont les pentes escarpées, à l’instar de l’illustre voisine, étaient couronnées de moulins à vent dont les grands bras s’agitaient au-dessus de la capitale, moulins exploités par des familles de meuniers dont plusieurs membres sont devenus plus tard de gros propriétaires de l’endroit. Là aussi était la Goutte d’Or, déjà dénommée de ce vocable au XVe siècle, où de nombreuses vignes poussaient au soleil, au grand profit des guinguettes de la région, et le long de cet antique chemin des Poissonniers, ci-devant chemin de la Marée, par où le poisson de mer arrivait à Paris. La Butte