annexer un autre édifice à l’usage du culte dès que sa population allait augmenter en nombre. C’est ce qui se produisit en 1854, cinq années avant l’annexion à Paris, époque de l’édification de la nouvelle église Saint-Bernard, charmant petit monument ogival qui fait le plus grand honneur à son architecte.
Il n’est pas sans intérêt de noter, puisque nous sommes sur la question religieuse, que la localité de la Chapelle, bien que située au cœur de la seigneurie de la célèbre abbaye de Saint-Denis, n’abrita jamais aucune congrégation religieuse d’hommes ou de femmes, si nombreuses dans les régions voisines, sauf peut-être au XVIIe siècle, celle des filles de Sainte-Agathe qui vint s’y établir, mais ne put y demeurer. C’est là, croyons-nous, un fait assez peu commun dans l’histoire des localités entourant la capitale.
Ainsi que tous les primitifs villages, la Chapelle enterrait ses morts autour de son église, où nous trouvons son premier cimetière dès le XVIe siècle, en bordure du grand chemin de Paris à Saint-Denis. Vers 1704, et pour satisfaire aux besoins de la viabilité, la nécropole est transportée derrière l’église, en un carrefour qui serait aujourd’hui la place de Torcy, où elle demeure jusqu’à l’extrême commencement du XIXe siècle. En cet endroit, sous une pierre de la Bastille donnée par le citoyen Palloy, avaient été inhumés les corps des victimes de l’échauffourée arrivée en 1791, connue sous le nom des massacres de la Chapelle. Pour des raisons d’hygiène, et à la suite, sans doute, de la loi du 23 Prairial an XII, ce cimetière communal fut transféré dans la rue Marcadet. L’accroissement de la population devait, en 1849, obliger le Conseil Municipal à en établir un autre, le dernier, au delà des fortifications, à l’endroit où il existe encore aujourd’hui, et dans lequel nous avons relevé les noms de
