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apporteront rien, si ce n’est peut-être de l’expérience.

« La beauté est la vraie destination du sexe ; c’est sa condition naturelle, son état… La nature pousse donc rapidement le sexe à la beauté ; ce but atteint, elle l’y arrête. Tandis que l’homme passe outre, elle semble dire à la femme : Tu n’iras pas plus loin, car tu ne serais plus belle. »

Nous ne pouvons laisser passer de telles paroles sans protestation.

L’être humain est très-complexe ; c’est une unité multiple. Parmi ses divers attributs se trouve la beauté et se trouve la force. Chez la femme, la première est en prédominance ; la seconde prédomine chez l’homme. Mais, parce que la nature s’applique surtout à faire la femme belle et l’homme fort, est-ce à dire que l’homme ne soit que force et la femme que beauté ? La femme aussi a sa force, comme l’homme aussi a sa beauté ; mais ils ont, l’un et l’autre, quelque chose de plus : c’est une puissance virtuelle de perfectionnement moral et intellectuel dont le principe est sans doute dans la nature, mais dont les moyens d’action sont dans l’état social. Il n’est pas plus vrai que le développement de la femme s’arrête à la beauté, qu’il n’est vrai que le développement de