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Page:Lamber - Idees anti-proudhoniennes sur l amour la femme le mariage.pdf/74

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rapports d’amour, d’affection, de solidarité, de miséricorde ?

J’admets bien que l’absolu soit une des catégories de l’entendement et même un des attributs de l’être ; mais ce n’est pas l’être, ce n’est aucun être. L’absolu, considéré en lui-même, n’est et ne sera jamais qu’une abstraction.

Tout être qui sera dit absolu ne sera qu’une vaine entité, une chimère, et si l’on veut le prendre pour type, en faire un idéal pour la raison ou pour la conscience, cette conception fera obstacle à la justice, empêchera l’accomplissement de la loi, et tôt ou tard arrêtera le progrès de l’esprit humain. C’est dans ce sens que M. Proudhon a eu raison de combattre l’absolu, sous le nom d’idéal ou sous toute autre dénomination.

Mais il n’est pas vrai que l’idéal soit fatalement voué à l’absolu.

Qui m’empêche de prendre mon idéal dans l’être même, dans le monde, dans la nature, et de le concevoir, par conséquent, en dehors de l’absolu ?

Ne puis-je pas avoir l’idée d’un être meilleur que moi, plus beau, plus puissant, sans le supposer infiniment bon, infiniment beau, infiniment puissant ? Et mieux encore, ne puis-je pas conce-