Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/186

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
LE SIÉGE DE PARIS.


ser nos provisions, à nous attiédir, à réveiller l’égoïsme et l’instinct de conservation des peureux que le courage public seul avait entraînés. Ceux qui demandent un armistice, pour une ville assiégée, quand il ne s’agit pas de ramasser les blessés, d’enterrer les morts, ceux-là ne sont ni des soldats, ni des patriotes ; ils ergotent sur les principes de l’honneur ; ils ornent d’un mot de convention leur faiblesse et leur insuffisance. Non, je ne peux pas définir la crainte que m’inspire cet armistice !

— Madame, me disait ce matin la mère de l’une des petites filles qui mangent à mon fourneau, avenue d’Italie, le peuple ne veut pas de cette amnistie.

— Armistice, répliquai-je.

— Non, madame, c’est bien amnistie ; j’ai bien lu, j’ai bien compris le mot : ça veut dire que pendant quelque temps on ne tuera pas de Prussiens. On est des lâches, si on signe ça !

M. Trochu, à la fin de la séance du gouvernement, racontait qu’il avait fait sa petite pro-