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29 SEPTEMBRE.

Les petits États sont les seuls qui se comportent bien avec nous, parce qu’ils se sentent menacés par la Prusse ; la Belgique, la Hollande, la Suède, la Suisse, font des vœux pour la France. L’Espagne s’est employée en notre faveur auprès de l’Angleterre. Mais l’Espagne ne fait pas sa république et demande un roi à l’Italie, qui nous abandonne. Le prince Amédée, fils de Victor-Emmanuel, consentirait à être le soliveau des grenouilles espagnoles. Voilà un peuple qui se prépare de jolies petites guerres civiles.

M. Thiers viendra de Tours à Versailles, puis à Paris, chargé de propositions relatives à un armistice. La pensée de cet armistice me torture ! C’est un crime d’ouvrir la porte aux raisonnements pusillanimes. On a beau dire, il faut être fortement trempé pour ne pas songer aux avantages personnels des capitulations et des armistices ; moi-même, est-ce que je ne songe pas que cet accommodement avec l’ennemi peut m’apporter des nouvelles de ma fille ?

À quoi servira-t-il donc, cet armistice ? à épui-