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LE SIÉGE DE PARIS

C’est aujourd’hui le premier jour de notre vente en faveur de l‘Œuvre du Travail des femmes. Je vends des passe-montagnes et des journaux. Mme de Rothschild fait vendre des comestibles qu’on s’arrache, qui atteignent des prix fabuleux. Un morceau de saucisson, duquel on pourrait à peine tirer quatre tranches, s’achète 25 francs. Un chou-rave s’enlève au même prix. L’enchère fait monter jusqu’à 100 francs une microscopique terrine de foie gras. Une paire de canards est couverte d’or. La boutique de Mme de Rothschild a le plus légitime succès et réalise plusieurs milliers de francs.

Tous les journaux amis m’ont envoyé une édition spéciale avec l’annonce de notre vente en tête. L’Officiel, lui-même, est également tiré pour moi sur papier de Hollande. Les Débats recommandent mon kiosque en des termes qui m’amènent acheteur sur acheteur. Partie dès le matin, je n’ai pas lu les journaux ; on me demande les Débats d’un air malin, on les paye généreusement vingt francs, quarante francs ! On me répète : « Quel charmant article de