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31 OCTOBRE.


M. John Lemoine ! » Je dis : « Ah ! » J’ouvre le journal, je cherche les beautés de ma marchandise pour la mieux recommander, pour l’annoncer au besoin. Je ne trouve pas dans les Débats le moindre article de M. John Lemoine.

Le spirituel et le délicat de la chose s’expliquent. Les numéros des Débats qu’on m’a envoyés n’ont pas l’article sur mon kiosque ; ils ne contiennent pas ma réclame, et je ne suis pas exposée à vendre moi-même mon propre éloge.

Le canon ne cesse pas de gronder. Mme Dorian me dit que le gouvernement craint pour le soir une manifestation à l’Hôtel de ville. La neige et le verglas arrêteront bien des emportements, refroidiront bien des colères.

Les Prussiens bombardent les forts de Vanves, d’Issy, de Montrouge. Quel temps horrible pour nos soldats dans la tranchée, pour nos armées en campagne, pour notre chère armée de la Loire ! Si nous étions en automne, au printemps, comme la défense, comme l’attaque seraient plus faciles, l’obligation d’agir plus impérieuse, les prétextes à ne rien faire plus nuls encore !