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nuit était noire noire. Adonc, cherchant bien, nos deux amoureux se rencontrèrent. Le dragon, dans la crainte de perdre sa bonne amie, lui passa les deux bras autour du cou ; et puis, en manière de distraction, il l’embrassa comme du pain blanc.

Cette jeunesse, je vous l’assure, ne se débattait plus comme avec Gaspard ; encore moins criait-elle. Je crois même qu’elle avait peur que Pierre ne les compte, ces baisers-là.

— Pourquoi, dit la fille à Norine, m’as-tu fait venir ici ce soir ?

Le dragon eut l’air de vouloir et puis de ne vouloir pas se déclarer. Le temps se passait à donner et à rendre des baisers en nombre innombrable, si bel et si bien que la Rose se vit encore forcée de redemander :

— Pourquoi donc m’as-tu fait venir ?