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Page:Lamber - Mon village, 1868.pdf/53

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rer, comme si vraiment elle était payée pour ça.

— Je n’aime pas les femmes en faiblesse, dit le dragon ; laisse-moi mon courage. Tiens, ma Rose, je te donne la bague de fiançailles ; prends, passe-la à ton doigt. Ne sois plus coquette, ni engageante ; ne m’oublie jamais. M’aimeras-tu encore quand je reviendrai, dis, dis, ma Rose ?

— Oh ! oui, foi de promise. Jamais… toujours… dit la fillette au travers de ses sanglots. Je ne pourrais t’oublier, quand même je m’y appliquerais, car je t’aime, Pierre, je t’aime à plein cœur. Mais toi ? toi, là-bas, tu m’oublieras dans tes garnisons ; tu courtiseras peut-être d’autres jeunesses… Oh ! cette idée-là me chagrine de plus en plus. Je ne veux pas, moi, comme d’aucunes, d’une moitié de fidélité ; il me la faut entière, entends-tu ? comme celle que je te garderai. Jure-moi,