Page:Lambert - Contes de tante Rose, 1927.pdf/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 45 —

CHAPITRE VI

PATIRA

Mes chers petits enfants, pour vous prouver jusqu’à quel point le démon ou les mauvais anges rendent les hommes méchants lorsqu’ils les tiennent dans les ténèbres de l’ignorance et contrôlent leur volonté, je vais vous raconter une petite histoire, bien triste, qui vous démontrera de toute évidence la méchanceté des mauvais esprits.

Un jour, la nouvelle s’était vite répandue dans le petit village de Y… que le matin, à bonne heure, on avait trouvé inanimé, sur les marches de la petite chapelle, le corps de Patira, qui vraisemblablement avait été assommé par une pierre lancée par un inconnu.

La nouvelle avait produit une certaine sensation, parmi les habitants, le plus grand nombre disait que le pauvre enfant avait assez longtemps souffert et que le bon Dieu venait de mettre un terme aux souffrances qu’il avait endurées pendant les quelques années qu’il avait passées sur la terre.

En effet, c’était une bien triste et lamentable histoire que celle de Patira. L’enfant avait été enlevé à l’affection de ses parents à l’âge de cinq à six ans par