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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

re ayant le plus d’attrait pour moi, dans les premières années de ma jeunesse, mais, comme les éditions en étaient limitées, il devenait rare et il était difficile de s’en procurer.

Les romans de l’Escuyer et de Doutre étaient introuvables. « Nelida », de Phil. Lorrain, et les « Drames de l’Amérique du Nord », d’Émile Chevalier, écrits à la diable, ne disaient rien comme œuvre nationale. De bons romans furent publiés par Chauveau, Gérin-Lajoie, de Gaspé, de Boucherville, Bourassa et Marmette, puis suivirent Laure Conan, Lespérance, Lemay, Houle, Dick, Gagnon, Tardivel, Roy et Routhier.

Entre temps, des auteurs français, tels que Paul Féval fils, Jules Verne, Bornier, Raoul de Navery, nous donnaient des scènes de la vie canadienne où ils représentaient les habitants de notre contrée comme des gens vivant dans un pays glacé, sous des tentes gardées par des ours ; ce n’était pas riche !

Armand, d’Ivoi, Boussenard, Léonville nous ont donné des aventures cocasses de rencontres entre les sauvages sanguinaires et les bandits mexicains.

Il y avait cependant toujours un Canadien, trappeur, guide adroit et hardi, habillé de fourrure de bison et chassant dans les contrées torrides du Texas et de la Californie.

Ce n’est que dernièrement que les auteurs français ont découvert que le Canada pouvait fournir


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