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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

tourner le livre avec sentence suspendue, si jamais j’y revenais.

La leçon fut bonne et je me tins pour averti. Je recevais de bons journaux et certaines critiques raisonnées sur les auteurs et les romanciers français qui achevèrent de me convaincre.

Je n’ai jamais cherché à connaître les œuvres de Voltaire, de Rousseau, de Renan ou d’Anatole France.

La lecture d’une couple de romans d’Alexandre Dumas me prouva que ce farceur, outre les nombreuses scènes d’immoralité que contenaient ses œuvres, persistait à amoindrir le caractère sacré de ceux qui ont mission d’élever le moral dans l’âme de l’individu.

Ma curiosité ne fut jamais assez éveillée pour que je me complusse à déguster du Balzac, du Kock, du Sand, qui furent cependant surpassés par le triste ordurier Zola, ce prétendu réaliste qui a empesté, sali et abaissé tout ce qu’il y avait de plus noble et de plus généreux dans l’âme de l’homme ; ce fut un traître à la nation française tout entière.

Que l’assommoir de ce gargotier ne retombe que sur ses admirateurs panthéonniens.

De mes premières lectures d’auteurs français, « Le loup blanc » et « Roger Bontemps », de Paul Féval, étaient aussi captivants et intéressants que la gargouille des auteurs plus haut nommés.


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