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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE


VIII

La séparation


Le glas de la séparation avait donc sonné. Tous les soirs, je préparais quelques boîtes que, le lendemain, je transportais à leur nouveau local.

Je tenais à les transporter moi-même, car, dans un déménagement antérieur, ceux qui avaient fait le transport du ménage m’avaient chipé ou perdu en route cinq beaux volumes.

Un livre, c’est si facile à enlever ; j’étais devenu prudent et défiant de tout le monde.

Un par un, je palpais mes livres et je les classais en séries.

C’est ainsi que j’avais réuni les œuvres de nos historiens : Bédard, Brasseur de Bourbourg, David, Dent, Taillon, Ferland, Garneau, Gérin-Lajoie, Joyal, Rameau, Tanguay, Turcotte, etc…


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