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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

d’une lettre écrite sur un ton quelque peu cassant. J’étais novice et maladroit.

Cette lettre n’avait pas été envoyée pour être publiée, mais elle le fut.

Le ton en était tellement violent que tous les journaux franco-américains me tombèrent sur le dos à qui mieux mieux.

« L’Avenir National » était de la partie et dans un article de rédaction on me gratifiait d’une petite lâcheté que le propriétaire, M. Bernier, avait dû désavouer, car, dans une rencontre, il m’avait assuré que la chose ne se renouvellerait plus.

Le fait d’avoir été réprimandé par le propriétaire avait-il indisposé le personnel du journal contre moi ?

Le ton sonore et discordant de mes articles, comme disait « L’Indépendant », de Fall-River, et que j’avais été obligé de publier pour me défendre, avait-il eu le don de leur tomber sur les nerfs ?

Je le crois, car quelqu’un me dit que mon ami Wilfrid me servait à la sourdine des traits plus ou moins aimables.

Entre temps, presque tous les journaux franco-américains tiraient à boulets rougis contre « Le Messager » qui me faisait la faveur de publier mes articles de défense.


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