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Page:Lambert - Journal d'un bibliophile, 1927.djvu/93

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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

Je hasardai quelques remarques, lui disant qu’il ne possédait dans tout cela rien de sérieux en notre langue qui pût rendre son enfant fier et orgueilleux d’être Canadien français.

Il me rétorqua avec un sourire béat, qu’il voulait que son garçon se perfectionnât en anglais et pas autrement qu’en anglais.

Pauvre lui ! Quel risque il courait pour son garçon qu’il affectionnait tant…

* * *

J’étais en congé pour huit jours et j’en avais profité pour porter quelques volumes à la reliure.

En traversant le large corridor qui menait à la pièce où l’on reliait les livres, j’aperçus, dans une chambre, par la porte entrouverte, qu’il y avait du nouveau.

Tout autour de cette pièce, on avait posé des tablettes et celles-ci étaient garnies de livres. Je m’informai à l’ouvrier relieur quel était ce nouveau voisin ?

Il me dit que c’était un bouquiniste, acheteur et revendeur de vieux livres. Je ne surprendrai personne en disant qu’à mon retour j’entrai voir le nouvel arrivé, histoire de faire sa connaissance.

Il y avait là beaucoup d’ouvrages sur l’Amérique et l’Angleterre et j’y trouvai quelques bons volumes.


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