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LAIDE

invité qui sort d’un salon d’y revenir. Le talent même ne suffit pas, puisque l’illustre Martial et l’illustre Romain se plaignaient souvent de ne pouvoir réunir à deux, et par intervalles, que de rares amis. Hélène avait donc ce que beaucoup d’autres n’ont pas : de l’animation, de la belle humeur, de la verve, l’esprit qui répand la vie autour de soi. Ce n’était donc plus une paria ! Elle allait gagner à cette existence l’affection d’hommes intelligents qui lui seraient une famille, l’aimeraient, l’apprécieraient comme l’avaient seuls aimée et appréciée jusqu’ici Romain et son fils. »

Hélène se plaisait à entendre les réflexions de la nourrice parce que toutes les pensées de sa confidente germaient sur un terrain ensemencé par elle. La brave créature, veuve, dont les enfants et les neveux servaient Hélène, lui appartenait corps et bien. Elle pouvait, sans crainte d’indiscrétion, déposer ses désirs, sa souffrance, ses projets, ses fantaisies dans ce cœur obéissant et dévoué.