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LAIDE

de prêcher les autres, murmura la jeune femme.

Le médecin entrait. Il soignait la fille de Martial depuis son enfance, et, dans cette grave maladie qui faillit l’enlever à sept ans, lui seul l’avait arrachée à la mort, ce qu’Hélène lui reprochait sans cesse d’un ton plus sérieux que plaisant.

— Eh bien, sauveur, dit la jeune femme avec découragement, n’allez pas recommencer votre cure. Laissez-moi en paix.

Renseigné dès la porte de l’hôtel par Césaire, le vieux médecin crut comme Joséphine à un acte de désespoir. Ce que lui dit Hélène à son entrée le confirma dans ses soupçons.

— Beaucoup de ménagements, beaucoup de silence, ordonna-t-il en s’adressant à la nourrice, car l’excitation cérébrale qui a causé le soi-disant accident n’est certainement pas éteinte par le bain !

Hélène fit un geste d’impatience, mais le vieillard feignit de ne l’avoir point remarqué, et il s’en alla.