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LE MANDARIN.

posait son mauvais goût aux littérateurs. Mais les critiques reprenaient : « Le public se repaît de mets grossiers parce qu’on ne lui sert pas autre chose. » Pé-Kang de retourner son appréciation et de dire cette fois : « En France, comme en Chine, ce sont décidément les littérateurs qui imposent leur mauvais goût au public. »

Le lendemain des grandes représentations le jeune Chinois aimait à s’enquérir de l’impression générale. Si le succès était réel, les critiques de troisième ordre proclamaient l’habileté des directeurs de théâtre, la richesse des décors et des toilettes, la beauté des actrices ; les amis de l’auteur louaient l’intelligence de ses interprètes ; les camarades des acteurs allaient répétant partout que les rôles, en eux-mêmes, étaient superbes !

De proche en proche ou se plaisait à découvrir à l’œuvre applaudie quelque côté défectueux ! Les amis de l’auteur regardaient le petit point noir et le montraient complaisamment à leurs connaissances. Peu à peu le point