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LE MANDARIN.

et de pureté ; mais les femmes n’ont point à cette heure le désir du bien, et je ne m’étonne pas de voir les philosophes douter, les moralistes gémir, et les satiriques insulter. Avons-nous le droit d’accuser les hommes de leur manière d’agir envers nous ? Hélas ! notre conduite ne légitime que trop leur positivisme, leur réalisme et leur matérialisme. S’ils sont ennuyeux et ennuyés de nous, à qui la faute ?

« En France, les femmes n’ont jamais été si peu de chose. Les Germains nous avaient fait leur compagnon de guerre ; le christianisme nous reconnut une âme ; la chevalerie nous idéalisa ; au xviiie siècle, les hommes nous donnèrent le nom d’amies. Au xixe, que sommes-nous ? rien moins qu’un guerrier, à peine une âme, non plus un idéal, jamais une amie, — quoi donc ? Des esclaves, des courtisanes ou des poupées ! »

Pé-Kang trouvait plus commode d’accuser la femme, et il s’arrêta volontiers à cette manière d’envisager la question. Au fond, le résultat