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LE MANDARIN.

« Fuyons les hauts bambous qui séparent la terre du fleuve !

« Glissons rapides comme l’hirondelle qui regagne son nid !

« Nous allons chercher les diamants que la rivière Ti-Y charrie le matin sur la grève.

« Nous arriverons au point du jour, et nous laisserons le soleil caché dans les brouillards pour les diamants dont les rayons se cachent dans les gangues.

« Fuyons les hauts bambous qui séparent la terre du fleuve !

« Glissons rapides comme l’hirondelle qui regagne son nid !

« Nous allons chercher les diamants que la rivière Ti-Y charrie le matin sur la grève, et nous rapporterons des richesses immenses. »


« Le chant cessa.

« Mais l’une des chanteuses, couchée au pied de l’un des rameurs, dit tout à coup :

« — On prétend que le brouillard qui descend le matin sur la rivière Ti-Y ride le visage des femmes et les enlaidit.

« — Je ne veux point y aller, s’écria l’autre chanteuse couchée dans la seconde barque.