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LE MANDARIN.

tesse. Le spiritiste Durand ne lui pardonnerait pas son scepticisme moqueur à l’égard de ses doctrines, et il avait organisé contre lui un système de persiflage qui finit par rendre le mandarin très-malheureux.

Il y avait dans le monde une femme que Pé-Kang aimait à rencontrer. Elle était la seule, jeune et jolie, avec laquelle il se plût à causer d’une façon suivie.

Quoique très-instruite, elle savait être simple ; elle avait un caractère d’une grande douceur, et tenait en haute estime tout ce qui se rapportait au sentiment ; elle parlait des besoins du cœur avec tant de charme, que les plus indifférents se sentaient désireux de provoquer ses sympathies.

Pé-Kang subissait-il près de cette femme gracieuse et intéressante l’attrait particulier de l’amour ? C’est ce qu’on ne put découvrir.

— Madame, lui demanda-t-il un soir, on m’a dit qu’en France les femmes des classes supérieures s’attachaient de préférence aux étrangers, croyez-vous que cela soit vrai ?