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LE MANDARIN.

des bancs placés en face de l’estrade du général.

Celui-ci, après avoir indiqué de la main des sièges aux personnes qui l’accompagnaient, s’assit et dit qu’on pouvait commencer les exercices de chant.

Aussitôt les voûtes de la salle résonnèrent au bruit de soixante voix fortes et limpides, qui chantèrent le dévouement et la bravoure du soldat, la faiblesse de l’ennemi, l’ardeur de la lutte, et l’amour de la patrie.

Pé-Kang écoutait avec recueillement. Comme tous les Chinois il aimait la musique d’ensemble. Nos opéras le séduisaient médiocrement, parce que, disait-il, les chœurs y étaient sacrifiés. La voix humaine isolée, si puissante qu’elle fût, paraissait toujours grêle et mesquine au fils de Koug-Tseu, et détruisait en lui ce sentiment religieux que tout homme, s’il n’est point barbare, doit éprouver pour la musique.

Après les chœurs vint la distribution des prix.

Lorsque cette distribution fut terminée, on dressa derrière Pé-Kang et en face des chan-