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LE MANDARIN.

« Je chante dans les harpes des ruines poétiques de Rio-Fu.

« Au milieu des grandes forêts je gémis.

« Je soulève doucement les stores d’un palanquin pour laisser voir le front des femmes.

« Je montre à l’improviste-quelque laid visage soigneusement voilé.

« Je suis moqueur !

« Dans les belles nuits d’été parfois je caresse deux gracieuses têtes en même temps.

« Je porte les baisers et beaucoup en porte le vent !

« J’enfle la voile, je féconde la fleur ; j’engloutis le vaisseau, je détache le fruit.

« Si je suis parfois le messager de l’amour, je suis surtout l’image de la force ! »


Les bruits de la ville interrompirent le jeune Chinois, et il cessa de chanter.