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LE MANDARIN.

les hommes des quatre régions voudront être gouvernés par vous. »

Le roi dit : « Lorsqu’on pratique les vertus que vous m’enseignez, ne trouve-t-on jamais de contradicteurs ? »

Meng-Tseu répondit : « Je plains le gouvernement qui trouve des contradicteurs en faisant le bien, autant que le peuple qui ne proteste pas quand son gouvernement fait le mal. La loi qui gouverne les hommes et fait mouvoir les choses finit tôt ou tard par rétablir la justice.

« Les empereurs Yao et Chun aimaient leurs peuples et ils étaient aimés de lui ; ils illustrèrent leur règne par de nombreux bienfaits. Yao et Chun n’exigeaient de leur peuple que des services nécessaires, et le peuple ne demandait aux empereurs Yao et Chun que des réformes possibles. »

Le roi dit : « J’essayerai de suivre l’exemple des empereurs Yao et Chun. » Meng-Tseu repartit : « Les empereurs Yao et Chun furent de grands princes ! »

— Ce furent de grands princes que les empe-