Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

84
LE MANDARIN.

comment un objet sans forme se déplace, comment un être sans vie pense, et arrive à produire des manifestations perceptibles.

— La preuve que nous ne sommes pas chrétiens, répondit le spiritiste, c’est que nous définissons nos âmes avec des formes, des énergies, des activités qui rentrent dans le domaine général de ce que vous appelez la matière.

— Expliquez-vous.

— La matière a des degrés infinis, et l’extinction complète de l’être, en tant que pensée, est le seul point sur lequel nous soyons en désaccord avec les matérialistes.

— Et avec la science, ajouta le mandarin.

— Je démontre et je ne discute pas, dit brièvement le spiritiste. Mes perceptions, mon jugement, ma mémoire, mes sentiments, sont provoqués par des impressions qui émanent d’un centre intelligent que j’appelle l’esprit. Enveloppé d’un réseau léger, l’esprit, avant de prendre corps, erre à l’aventure dans l’espace. Lorsque le moment est venu pour lui de choisir