Page:Lambert - Rencontres et entretiens, 1918.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
RENCONTRES ET ENTRETIENS

Pour comble d’infortune, le chemin que l’ami Andé devait parcourir était excessivement cahoteux. Pavé en pierres rondes par endroits, il avait été en d’autres horriblement dégradé par la pluie ou les voitures, c’était un vrai chemin de chameau. Andé disait n’avoir jamais de sa vie éprouvé autant d’inquiétude et cela pour un ange gardien.

Par bonheur un petit garçon vint à passer, il fut hissé en avant de la voiture et chargé de conduire le cheval. Quand à Andé il se chargea de soutenir l’ange gardien dans ses bras. Malgré, ou peut-être d’après la volonté du jeune garçon, le cheval prit une allure trop rapide et l’ange fut véritablement en danger de se rompre. Que faire ? Un mouvement d’impatience, une parole un peu vive eussent été de mauvais aloi en présence de cet auguste messager du ciel. Il fallait donc s’armer de courage, et redoubler de vigilance pour conduire et rendre à bon port le précieux chargement.

Ajoutez à cela une journée d’un soleil ardent, d’une chaleur suffocante et vous aurez idée, que ce n’était pas le temps, pour Cajolette d’apprendre à rire.

Parvenu à l’hospice, Andé fut reçu par la sœur portière avec un sourire des plus aimables. Elle était si heureuse de recevoir cette statue